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 La promenade du rat rouge

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AuteurMessage
Masculin Cancer Chèvre
Messages : 11
Date d'inscription : 14/10/2013
Age : 32
Localisation : Ixelles
Starke
Rat des villes
Starke "Red Lightning"
MessageSujet: La promenade du rat rouge   La promenade du rat rouge Icon_minitimeDim 18 Mai - 18:35

Comme à son habitude, Starke se promenait sur les toits de la ville, sautant de maison en maison, se surprenant par moments à se prendre presque pour un oiseau.  La nuit qui s'étendait à perte de vue était son territoire, et il s'y sentait comme un poisson dans l'eau, régnant sur les hauteurs de Baïmak.  En théorie, du moins, car dans les faits, il savait qu'il en était complètement autrement, n'étant qu'une sorte de subalterne maltraité par les gangs, et pour qui il était forcé de travailler occasionnellement pour ne pas trop se faire emmerder.

Cette existence l'exaspérait, à force, et il espérait plus que tout pouvoir changer d'air un jour, sortir de cette ville et s'envoler voir le reste du monde.  Il n'y avait que lorsqu'il se baladait de cette manière qu'il se découvrait cet esprit rêveur, car, le reste du temps, il ne songeait qu'à trouver de nouveaux moyens d'améliorer sa condition, sans chercher à avoir une quelconque ambition.  Les gens comme lui ne pouvaient pas se permettre d'avoir de l'ambition, ou des rêves : cela ne faisait que leur faire prendre conscience qu'ils ne parviendraient jamais à atteindre leurs objectifs, aussi insignifiants soient-ils.

La nuit était fraîche, peut-être trop.  Sous ses étranges vêtements, Starke sentait par moments la morsure du vent lui transpercer la peau, glaciale et tranchante.  De temps en temps, une goutte de pluie isolée venait s'écraser sur sa nuque ou son épaule, sans qu'il n'y prête la moindre attention.  La météo instable de Baïmak avait fini par le laisser totalement indifférent avec le temps, et même les pluies torrentielles qui s'abattaient parfois sur la ville ne l'empêchaient pas de s'y déplacer à toute allure.

Pour une fois, il décida qu'il allait s'arrêter du côté de la grand-place, en plein centre-ville, un quartier dans lequel il n'aimait pas trop se balader en temps normal car on pouvait l'y repérer trop facilement.  Il y avait plus de lumières de ce côté là de la ville que partout ailleurs, et il ne pouvait pas s'y déplacer aussi discrètement qu'à l'accoutumée, ce qui l'agaçait fortement.  Non pas que les gens lui prêtaient une attention particulière, mais il n'aimait pas que des regards se braquent sur lui, cela lui donnait toujours l'impression désagréable qu'on se foutait de son apparence.  De mauvais souvenirs lui remontèrent en tête tandis qu'il s'approchait à grande vitesse de sa destination, et il décida de les chasser avant qu'ils ne gâchent sa journée, déjà pas particulièrement excitante à la base.

Il finit par s'arrêter lorsqu'il fut percher à quelques mètres du clocher de l'ancien hôtel de ville, toujours aussi magnifique et imposant.  De là, il avait une vue imprenable sur toute la place, et pouvait attarder son regard sur n'importe quel détail qui attirait son attention, en toute impunité.  Ainsi, ses yeux se baladèrent de badaud en badaud, scrutant les moindres faits et gestes de ces passants pourtant inintéressants, tentant de repérer quelque chose qui sortait un tout petit peu de l'ordinaire.  Mais il n'y avait apparemment pas grand-chose de spécial qui se déroulait sur la place ce jour-là.  Comme d'habitude.

Depuis l'isolement que Baïmak avait subi, la grand-place était devenu un endroit étrange.  Initialement destiné aux touristes, elle n'était aujourd'hui qu'un endroit de passage entre une destination et une autre pour la plupart des gens...et un lieu de débauche pour qui désirait se bourrer la gueule jusqu'à l'aube sans dépenser trop d'argent.  Car oui, les échoppes et les attrape nigaud pour touristes avaient tous laissés leur place à des bars sombres et miteux, où l'ambiance sinistre n'attirait que des alcooliques et de vieux ivrognes.  Autant dire que la place avait perdu de sa superbe et de son intérêt, ce qui en un sens était plutôt dommage et malheureux.

Soudain, alors que Starke s'apprêtait à décoller vers une autre destination plus intéressante, quelque chose finit par enfin attirer son attention.  Il se cacha derrière une sorte de gargouille, comme si quelqu'un était en position de l'apercevoir dans l'ombre dans laquelle il s'était tapie, et plissa les yeux pour mieux observer ce qu'il identifiait comme événement intéressant.

Un groupe d'hommes habillés de longs manteaux ou capes noirs et les visages dissimulés sous divers couvres chefs venaient de pénétrer dans la place, empruntant tous la même démarche les uns que les autres.  Starke avait beau se concentrer, il ne se rappelait pas avoir déjà vu un tel groupuscule dans la ville, ce qu'il trouvait particulièrement étrange étant donné sa connaissance des bas quartiers et des gangs qui y résidaient.  Sans se laisser distraire par ses pensées, il continua d'assister à la scène imprévue, le coeur battant à tout rompre pour une raison qui lui échappait.

Le groupe d'hommes avançait rapidement, ne semblant pas s'intéresser à ce qui se passait autour d'eux, et attirant les regards des passants étonnés qui marchaient tout autour d'eux.  Ils marchèrent jusqu'à un bâtiment de l'autre bout de la place, qui disposait de trois portes en mauvais état, qui semblaient très anciennes.  L'un des hommes frappa à la du centre, puis attendit en scrutant les alentours, cherchant à voir si personne ne les observait.  Les différents badauds qui animaient l'endroit regardaient le reste du groupe d'un air curieux, mais n'accordaient pas la moindre importance à celui qui attendait, ce qui semblait lui convenir parfaitement.  La porte s'entre-ouvrit enfin, sans faire découvrir le visage de celui qui se tenait derrière.  Les deux personnages discutèrent quelques secondes avant que l'homme au manteau noir ne lui remette de l'argent et ne récupère un étrange paquet.

La porte se ferma d'un coup sec, et l'étrange groupe se remit en route de la même manière qu'ils étaient venus.  Tout ça s'était passé très rapidement, et Starke les regarda s'éloigner sans réellement comprendre ce à quoi il venait d'assister.  Quelle était cette transaction et pour qui travaillaient ces gens qu'il n'avait jamais vu ?  Pour le gouvernement, la mafia, les rebelles ?  Difficile à dire, surtout pour quelqu'un comme lui qui n'était au courant de rien d'important.  Pour l'heure, il devait quitter cet endroit, et garder ce qui venait de se passer en tête : cela pouvait être une information importante qu'il pourrait monnayer plus tard...
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Masculin Messages : 7
Date d'inscription : 19/05/2014
Localisation : Secrète
Humeur : Horriblement mauvaise
Colonel Karl Volkemört
Tortionnaire d'outre-tombe
Colonel Karl Volkemört
MessageSujet: Re: La promenade du rat rouge   La promenade du rat rouge Icon_minitimeMar 20 Mai - 21:19

Karl avait mené l'opération d'une main de fer, et, comme d'habitude, elle s'était déroulé sans la moindre anicroche. Son contact lui avait donné ce que ses chefs lui avaient ordonné de prendre, à savoir un paquet au contenu inconnu, qu'il n'allait certainement pas essayer d'ouvrir, lui qui avait perdu toute curiosité une fois sa "résurrection" accomplie.

Une fois l'opération terminée, l'officier ordonna presque silencieusement à ses hommes de reprendre la route, tandis que lui même reprit la tête du groupe. Ils marchèrent de leur démarche pressante, tentant de ne pas paraître trop étrange aux yeux des citoyens même si cela paraissait déjà plutôt compromis à l'avance. D'ailleurs, tandis qu'il marchait, Karl sentait très clairement qu'il était épié, d'une manière différente que les passants autour de lui. Il ne se l'expliquait pas encore, mais il était convaincu que quelqu'un était en train de les espionner, d'une manière fort insistante, car son instinct et tous ses sens presque surnaturels étaient tous en alerte. Il n'y avait aucun doute : il y avait bel et bien un observateur un peu trop curieux dans les parages.

Pour Volkemört, ce genre d'invité surprise était une véritable plaie, qu'il se faisait une joie d'écraser lorsqu'il en avait l'occasion. Surtout que personne à Baïmak n'avait encore remarqué leur présence, et, bien qu'ils s'étaient fait le plus discrets possible, c'était fort étonnant, étant donné la nature de leurs opérations. Ils avaient par exemple importé des centaines d'armes illégalement sur le territoire, et, d'après ses derniers ordres, ils étaient sur le point de commencer à en faire la vente. Personne ne devait être au courant de leur existence avant que cette opération ne commence enfin, de peur qu'elle ne soit mise en péril.

Si Karl avait pu garder la capacité de sourire, il l'aurait certainement utilisé à ce moment précis, étant donné que du coin de l'eau, il pensait avoir repérer l'intrus si curieux. En effet, au-dessus d'un des bâtiments qui bordaient la place, une étrange silhouette encapuchonnée, de petite taille, semblait penchée sur son groupe de soldats. Faisant comme si de rien n'était, Volkemört continua sa marche sans ralentir ni rien dire à ses subordonnées, afin de ne pas attirer l'attention de leur fameux espion. Il voulait être sûr de mettre la main sur lui, afin de lui faire payer sa curiosité maladive.

Une fois sortis de la place et du champ de vision de l'inconnu, Karl se retourna violemment vers l'un de ses hommes, choisi au hasard, et le plaqua contre un mur de façon toute aussi soudaine et violente.

"Vous avez mal fait votre travail, soldats",commença-t-il avec un fort accent allemand. Quelqu'un nous espionne du haut de ce bâtiment, je l'ai très clairement aperçu. Notre opération est compromise. Vous allez devoir réparer votre erreur, sinon, les retombées seront dramatiques pour vous tous. Je vous donne dix minutes pour rejoindre discrètement le toit de ce bâtiment et vous emparer de cet espion, après quoi vous aurez de très graves problèmes.

Le soldat, dont le visage était devenu blême, ne répondit pas, se contentant d'acquiescer d'un signe de tête avant de courir vers le bâtiment qu'il avait désigné. Karl le regarda s'éloigner, puis fit signe au reste du groupe de s'éparpiller quelque peu afin de ne pas continuer à attirer l'attention des passants.
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La promenade du rat rouge

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